Gagnez 60.000 euros par mois grâce au crowdfunding
De plus en plus d’artistes utilisent des sites de crowdfunding comme Patreon, Gumroad ou Tipeee pour mettre du beurre dans les épinards.
L’illustratrice Ilya Kuvshinov génère 3850$ de dons par semaine sur la plateforme Patreon. Oui oui 3850$ par semaine.
Cette artiste russe vivant au Japon a ouvert son profil sur le site en Novembre 2014, et c’est déjà devenu sa principale source de revenue, et elle n’est pas la seule dans ce cas. Le digital artist Paul Kwon, aka ZeroNis, a 1532 patrons (c’est le petit nom des backers sur Patreon) qui lui envoie 9500$ tous les 15 jours. L’artiste Canadienne de fantaisie Sakimichan génère 33775$ tous les 15 jours grâce au soutient de 3993 patrons.
Patreon est une de ses nouvelles plateformes qui permettent aux créatifs de financer leurs projets via les donations de fans et followers – ou « Patrons » dans ce cas. Contrairement à Kickstarter, ou seulement une campagne au financement atteint génère un seul apport financier, Patreon fonctionne sur un business model d’abonnement : les fans font un don pour chaque création ou sur une base récurrente, en échange de contenu -plus ou moins- exclusif.
« Grace à Patreon, je peux faire, et dessiner, ce que je veux. Je n’ai pas besoin d’accepter des commissions débiles ou ennuyeuses seulement parce que j’ai besoin de manger. » témoigne Ilya, qui offre à ses donateurs un système de récompenses à plusieurs niveaux. Pour les dons de 1$ par semaine, les fans reçoivent 10 illustrations par semaine, plus des croquis et wip. Pour 5$ ou plus, les backers ont droits aux fichiers PSD et aux illustrations en HD, et pour 10$ ou plus par semaine Ilya ajoute les vidéos de tout son processus de création.
Les « Milestone » (sorte d’étape à atteindre) donnent l’opportunité aux créateurs de remercier leurs fans quand des buts précis -par exemple atteindre 1000$ par semaine- sont atteints. Toutefois, ces engagements peuvent se révéler difficile, et pas seulement en raison de contraintes de temps. Un constat commun de nouveaux utilisateurs est qu’il peut être difficile de savoir exactement quel genre de mesures incitatives saura au mieux encourager les fans à s’engager.
« C’est beaucoup plus facile maintenant, » confie Ilya, « car ils postent des commentaires sur ce qu’ils veulent voir – des tutos par exemple. Mais les tutos peuvent être compliquer à faire, car je suis toujours entrain d’apprendre moi-même. Mais si vous avez la passion et que vous aimez ce que vous faites, ça va attirer les fans. »
« Les créateurs qui ne rencontrent pas le succès sont ceux qui ont peu de contenu et peu de constance » confie Chris Ryniak, artiste multimédia et toy designer, qui fourni à ses 139 patrons des making-of, des news, des codes promos privés, et beaucoup d’autres choses. « Ce n’est pas un modèle qui va fonctionner pour tout le monde, c’est sur… ».
Pour les artistes ayant déjà une large audience, les sites de mécénats « direct to fan » comme Patreon, Gumroad et Tipee, sont une évidence! Après tout pourquoi passer par des intermédiaires coûteux quand vous avez déjà une communauté de fans qui vous suivent et qui sont prêts à s’engager activement pour vous voir créer votre prochaine illustration ou votre prochain contenu.
Pour réellement faire de l’argent sur des sites de crowdfunding, les artistes doivent vraiment investir du temps sur les réseaux sociaux pour relayer cette activités et leur actu régulièrement.
Attention les artistes doivent également être conscients des questions fiscales. Depuis le 1er Janvier 2015, une nouvelle réglementation applique la TVA sur les produits numériques vendus dans l’U-E au taux appliqué dans le pays d’achat. VATMOSS (VAT Mini One Stop Shop) vise à prévenir les évasions fiscales d’entreprises générant des ventes à partir de pays à faible TVA comme le Luxembourg. Mais les nouvelles règles valent également pour les créatifs.
« Le vendeur est responsable à la fois d’appliquer la bonne TVA et de la remettre à l’autorité fiscale nationale», dit Heather Burns, un web designer basé à Glasgow et spécialiste du droit numérique. Parce que de nombreuses plates-formes créatives sont situés en dehors de l’U-E, il y a des questions sans réponses sur la façon dont celles-ci sont tenus de se conformer.
Heureusement si vous êtes basé en France, et surtout si vous êtes affilié de la maison des artistes ou à l’AGESSA, cette règle de TVA ne vous concerne pas, puisque vous n’y êtes pas assujettis. Cependant si à la MDA vous avez choisi d’être assujettis à la TVA (notamment pour déduire vos frais) vous devrez alors vous conformer au VATMOSS.
C’est du gagnant-gagnant : les artistes sont soutenus par leurs fans, et les fans permettent à leurs artistes préférés de leur donner plus de ce qu’ils aiment.
Alors les plateformes de crowdfunding vont elles continuer à être une source durable de revenus? Pour l’instant, OUI ! L’économie du crowdfunding à progresser de 167% en 2014, atteignant 16.2 milliards de dollars de contributions, contre 6.1 milliards en 2013.
Marialexie
Il faut néanmoins prendre en compte qu’il faut avoir une énorme fanbase à la base pour que ça fonctionne.
Je dis ça pour ne pas entretenir non plus de faux espoirs pour les auteurs, comme moi, qui sont jeunes dans le circuit et qui ont déjà du mal à faire leur nid.
Comme toujours, beaucoup d’appelés et peu d’élus. A essayer mais en gardant les pieds sur terre ! 🙂
Ben
Yes Marie ^^ comme expliqué, il faut être très actif sur les réseaux sociaux (facebook, deviant art, behance), c’est une évidence d’utiliser ces sites pour les artistes qui ont déjà une large audience, mais cela peut servir aussi aux jeunes, car même en faisant 100 ou 200€ par mois c’est toujours un plus, et cela vous permet aussi de développer votre fanbase, de vous rigoriser dans votre travail quotidien, d’avoir des buts hebdomadaires etc… Il vous suffit de naviguer sur patreon, par exemple, pour trouver un jeune de 15 ans, qui commence tout juste à dessiner et qui s’est fait financer l’achat d’une cintiq, alors qu’en tout objectivité cette personne possède à peine les bases du dessin > https://www.patreon.com/deviever?ty=a . Ce n’est qu’un exemple, bien des artistes présents n’ont pas la renommée de Patrick Brown mais lèvent des centaines d’euros par mois. Tout le monde a ses chances, et surtout si vous ne tentez pas, vous aurez toujours le doute de savoir si ça aurait pu marcher, partir défaitiste n’a jamais servi personne 😉